samedi 12 mars 2016

La course à la bêtise II

Source:egyszervolt.hu

Le paysan ne dit rien, il se reposa un peu en regardant la vieille qui se mit à tuer et rôtir les oies. Ensuite elle prépara les provisions.

Le lendemain matin, le paysan se leva de bonne heure, sella le cheval, et il partit.

A peine eut-il quitté la maison que le marchand rentrait à la maison. Sa femme l’accueillit avec un grand sourire:

«Viens vite, j’ai des nouvelles à te dire à propos de notre fils.»

Avec un air dubitatif, le marchand regarda sa femme et dit:

«Qu’est-ce qui t’arrive  Tu es devenue folle?»

«Tu ne le crois pas? Voilà la preuve! Je lui ai envoyé le cheval. Notre fils fait le commerce avec des chiffons et des os, et il tire lui-même sa charrette. Je lui ai envoyé un peu de brioche, trois oies, et un peu d’argent de nos économies dont tu n’étais pas au courant. Et le manteau que tu as soutiré à la dame à la foire», répondit sa femme.

Le marchand respira à fond pour étouffer son immense colère.

«Qui était ce malheureux à qui tu as donné toutes ces choses?» demanda-t-il.

«C’était un homme de l’au-delà. Il est retourné directement là-bas», répondit sa femme.

«Pourvu que la bêtise cesse d’exister dans le monde. Comment tu peux être si naïve, si idiote!» cria le marchand.

Sur ce, il prit la route immédiatement pour retrouver l’homme qui s’aperçut que quelqu’un le suivait en faisant de grands pas. Il rentra dans le bois, et il attacha son cheval à un arbre. Un peu plus loin, il y avait un arbre qui était penché comme s’il voulait tomber. Il s’appuya contre cet arbre pour faire semblant de le caler.

Le marchand s’approcha et lui demanda:

«N’auriez-vous pas vu par hasard un homme passer par là sur un cheval gris?»

Le paysan constata tout de suite que le marchand était fou de colère, il lui répondit donc très paisiblement:

«Bien sût que je l’ai vu! Mais cela ne sert à rien de le suivre, c’était un homme très costaud qui ne doit avoir peur de personne.»

Le marchand prit peur. Il avala sa salive mais sa colère ne le quittait pas.

«Dites-moi, n’avait-il pas peur de vous?» demanda-t-il au paysan qui répondit toujours calmement:

«Si, il avait peur de moi.»

«Seriez-vous assez gentil de ramener ici cet homme? Je vous donne cent forints tout de suite», dit le marchand.

Le paysan se disait qu’il allait tester la bêtise du marchand, et il lui répondit:

«Je ne peux pas bouger. Je suis condamné à rester appuyé contre cet arbre. Si je ne le fais pas, mon père, ma mère et mon frère seront tous morts.»

Le marchand n’entendit même pas les paroles du paysan : il était sourd et aveugle de colère et de cupidité. Il dit au paysan:

«Je reste ici, je m’appuierai contre l’arbre moi-même, vous pouvez aller chercher l’homme qui a obtenu beaucoup de choses de ma femme.»

La paysan hocha la tête, dit adieu et monta sur le cheval. Il partit directement chez lui. En rentrant, il dit sa femme:

«Je suis rentré à la maison parce que j’ai trouvé un homme qui était aussi bête et aussi stupide que toi.»

Le marchand attendit le paysan toute la journée. Quand il eut assez d’attendre, il fit un bond sur le côté pour éviter que l’arbre ne tombe sur lui. A ce moment-là il se rendit compte que l’arbre ne tombait pas et que le paysan s’était moqué de lui, lui qui se croyait très rusé.

«Pourquoi es-tu rentré à la maison?» lui demanda sa femme têtue et enfermée dans sa propre obstination.

«Parce que j’ai trouvé quelqu’un qui est aussi bête que toi»,  répondit le marchand.

«Je te l’ai bien dit! J’ai eu raison!» réplique instantanément sa femme.

Le marchand voulait avoir la paix dans sa maison et lui dit calmement:

«Tu as eu raison. Ce n’est pas toi qui es la plus bête du monde.»

La course à la bêtise I.


Source:youtube.com
Il était une fois un paysan qui avait une femme au fort caractère. Elle voulait tout savoir,  mieux même que son mari. Mais cela n’était pas possible car elle était très bête.

Son mari avait l’habitude d’aller seul à la foire pour vendre son blé. Là, il devait se montrer très rusé car les gens riches,  surtout les marchands de blé, aimaient bien tromper les pauvres.

Quand la période des moissons fut terminée, le pauvre paysan s’apprêtait à aller à la foire pour vendre sa récolte.

Sa femme qui n’aimait pas tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, insistait pour que cette fois-ci elle puisse aller seule au marché.

Son mari finit par lui dire:


«D’accord, vas-y alors, seule!»


Elle prit donc la route juste accompagnée de leur jeune serviteur.


Ils étaient à peine à cinq kilomètres du village quand la femme pensa qu’elle ne savait même pas combien elle allait vendre le blé. Elle avait oublié de le demander à son mari. Elle dit alors à son jeune serviteur:


«Fais demi tour, et cas à la maison et demande à combien je dois vendre le blé!»


Le jeune homme rentra en courant et lui demanda en criant par la fenêtre. Le paysan ne sortit même pas, il répondit à travers la fenêtre:


«Comme les autres le vendent.»


Peu de temps après être arrivés à la foire, un commerçant roublard s’approcha d’eux et demanda à la femme:


«Combien vendez-vous votre blé?»

«Comme les autres», répondit-elle simplement.

Le commerçant lui dit qu’il allait se renseigner sur le prix. Mais il réfléchissait déjà à ce qu’il dirait à la femme pour la tromper puisqu’elle ne voulait même pas marchander. Quand il revint, il dit:


«Le prix du blé est comme je vous le dis:la moitié est vendue à crédit, l’autre moitié en échange de l’attente.»


«Très bien, si c’est le prix, je vendrai pour ça. Et quand aurai-je l’argent?» demanda la femme.

«Lors de la prochaine foire!» lui répondit le marchand.


«D’accord mais comment allons-nous nous reconnaître?» demanda la femme.


«Je vous donne ma veste râpée, vous me donnez votre manteau. Chacun reconnaîtra ses habits, comme ça nous ne maquerons pas le rendez-vous», répondit le marchand.


La femme stupide trouva ces paroles très intelligentes. Elle enleva tout de suite son manteau, et le tendit au marchand qui lui laissa sa veste. Le marché fut conclu. Tout les deux prirent la route vers leur maison. Le marchand était content d’avoir le blé, la femme était très fière d’elle.


En arrivant à la maison, son mari lui demanda:


«Combien as-tu vendu le blé?»


«Comme les autres!» répondit-elle.


«Très bien. Où est l’argent?» demanda le paysan.


Sa femme lui répondit fièrement:


«Je n’ai pas d’argent parce que j’ai vendu la moitié à crédit, l’autre moitié en échange de l’attente.»


Le paysan fut étonné et demanda :


«Mais quand auras-tu l’argent?»


«Quand la prochaine foire aura lieu», répondit la femme.


Le paysan écarquilla les yeux, et demanda d’un ton irrité:


«Comment reconnaîtras-tu le marchand?»


Les mains sur les hanches, sa femme querelleuse par sa propre bêtise, lui répondit:


«Nous avons fait un échange de vestes. Chacun reconnaîtra sa propre veste.»


Le paysan perdit patience, et jura:


«Eh bien, moi, je m’en vais et je ne reviendrai pas tant que je ne trouve pas quelqu’un d’aussi bête que toi.»


Ce fut ainsi. Il marcha lentement parce qu’il croyait qu’il devait marcher longuement pour trouver un être humain plus bête que sa femme. A un moment donné, il traversa une forêt. De loin, il aperçut une petite lumière. Il alla dans cette direction et frappa à la porte.


«Bonsoir!» dit-il.


Une vieille dame lui répondit:


«Qu’est-ce qui vous amène ici?»


Le paysan voyait déjà ce qu’il allait faire pour tester des gens stupides. Il répliqua donc très posément:


«Je viens d’arriver de l’au-delà.»


La vieille n’était pas du tout étonnée.


«Est-ce que par hasard, vous n’y rencontreriez pas mon fils?» demanda-t-elle en chuchotant.


Le paysan fut désormais déterminé à connaître la profondeur de la bêtise humaine.


«Bien sûr que je l’ai rencontré. Il fait le commerce avec des chiffons et des os», répondit le paysan.


«C’est vrai?» dit la vieille en arrondissant les yeux.


Le paysan continua calmement:

«Il est déguenillé, sa veste est déchirée, il tire lui-même sa charrette.»

«Alors, bonhomme, vous allez y retourner?» demanda la vieille dame.


«Bien sûr, je dois être là-bas demain matin», répondit le paysan.


«J’ai un cheval gris. Seriez-vous assez gentil de lui apporter pour qu’il ne doive plus tire sa charrette?» demanda le vieille.


«Volontiers. Je lui apporte tout ce que vous voulez», rassura-t-il la dame.


«Après les fêtes, il m’est resté trois brioches et je vais rôtir trois oies. En plus, j’ai un peu d’argent mis de côté, que mon mari ignore. Et j’y pense, mon mari a triché l’autre jour à la foire, et il est rentré avec un joli manteau qui fut porté par une femme bête. Prenez ça aussi, pour que  mon fils n’ait plus froid», dit-elle.


Le paysan se dit:


«Il me semble que je suis tombé sur la bonne personne. Je ne devrais même pas aller plus loin.»


A suivre!